Fleuves pollués : Asie, Europe, Afrique, Amérique latine

La pollution des fleuves dans le monde est aujourd’hui grandissante et alarmante : des poissons sont intoxiqués aux PCB, une substance chimique très toxique, contenue notamment dans les peintures, le plastique, l’encre et des effets néfastes sont à noter pour les animaux en voie de disparition comme les dauphins.

Les raisons de ces pollutions sont multiples. Elle peut être due aux engrais et pesticides issus de l’agriculture, à l’activité industrielle – le mercure et le cyanure, utilisés notamment pour l’extraction de l’or font encourir un grand risque aux fleuves – aux déchets domestiques jetés par les hommes ou aux substances organiques ou chimiques.

Fleuve pollué

En France, on note que la Seine est le fleuve le plus pollué du pays alors que le Rhône de son côté, est « pollué pour des décennies ». Le fleuve du Gange, fleuve sacré en Inde, est également un des plus pollués du monde. Ajoutons à cela le réchauffement climatique qui augmente la régularité des événements météorologiques extrêmes, et l’on se rend compte que la gestion et l’entretien de nos fleuves devient un enjeu de santé et sécurité publique majeur.

Quels sont les fleuves les plus pollués du monde ?

Indonésie : le fleuve le plus pollué au monde

Le fleuve Citarum, situé à l’ouest de l’Ile de Java, en Indonésie, est actuellement le fleuve le plus pollué au monde : « des immenses monticules de déchets et de sacs plastiques jonchent les rives et selon les habitants, une odeur nauséabonde se dégage jour et nuit ». Pas étonnant, quand on sait que « les 1500 usines textiles de la région déversent quotidiennement près de 300 tonnes de déchets ».

Chine : le « fleuve Bleu » devient rouge

En Chine, la pollution des rivières est devenue un véritable fléau. Novethic.fr, « le média expert du développement durable », notait dans un ancien article que « la Chine a soif d’eau potable ».

Le gouvernement dressait déjà un bilan effarant de la situation en 2015 : « 40% des rivières sont gravement polluées et 20% le sont à un niveau tel que leur eau a été jugée trop toxique pour permettre le moindre contact ».

Comme exemple, le fleuve Yangsté, le troisième plus grand fleuve du monde et le plus grand de Chine, autrefois appelé « le fleuve Bleu », virait au rouge. Les autorités avaient alors déclaré ne pas en connaître la cause.

Emily Stanley, professeur à l’université du Wisconsin, avait expliqué que si « les cours d’eau qui étaient devenus rouges très rapidement par le passé l’avaient été parce que des personnes avaient jeté du colorant dedans », ce cas-là ressemblait « à un phénomène de pollution », « à quelque chose d’industriel d’une manière ou d’une autre ».

Aujourd’hui, le fleuve serait dans un état très critique à cause de nombreux produits toxiques qui y sont déversés « menaçant la vie aquatique ainsi que les populations vivant de ses eaux », notamment à cause du cadmium, métal hautement toxique.

Italie : finis les croisières à Rome

En 2013, pour la première fois depuis 10 ans, les organisateurs de « Bateaux de Rome », l’équivalent des bateaux mouches parisiens, avaient décidé de suspendre leur activité à cause d’une pollution de plus en plus forte du fleuve. Coup de tonnerre pour le tourisme de la capitale italienne, qui reste une destination phare en Europe.

Le tourisme fluvial étant très prisé à Rome, pour la compagnie, il s’agit d’un geste de protestation fort. A cause de la saleté, les balades des touristes seraient devenues à la fois dangereuses et peu attractives.

La situation est impressionnante, le Tibre étant le troisième fleuve italien avec une longueur de plus de 400 km, derrière le Pô et l’Adige.

Selon sciencesetavenir.nouvelobs.com, « les hautes murailles, blanches à l’origine, qui endiguent le fleuve, sont devenues grises. » Les rives et les quais sont parsemés de déchets. A cela s’ajoutent « des ponts envahis de clochards » et les pontons sont arrachés.

Mauro Pica Villa, responsable de la compagnie fluviale à Rome, déclarait à l’AFP que « comme tous les ans, les touristes et les romains s’attendaient à ce que l’on mette les bateaux à l’eau à partir de Pâques. Mais on ne l’a pas fait pour une question de respect envers eux : on a honte de l’état d’abandon du Tibre ».

Pica Villa a expliqué que « la dernière fois que le fleuve pollué avait été nettoyé, c’était en 2008 ». Selon lui, on peut le remarquer notamment à cause des « sacs de plastique et autres ordures visibles chaque fois que le fleuve sort de son lit », ce qui, selon lui, « arrive plusieurs fois par an ».

Il a pointé que « souvent, nous ne savons pas à qui nous adresser car la mairie n’est pas responsable et les institutions qui s’occupent de la navigation maritime au sens propre du terme ont d’autres priorités ». Il dénonce ainsi une loi de 1906 qui qualifie les eaux du Tibre de « maritimes » et non « communales », une raison qui expliquerait entre autres le non-nettoyage du fleuve.

C’est d’autant plus dommageable que la navigation sur les eaux du Tibre était auparavant un réel succès avec une moyenne de 40 000 tickets vendus par an.

Pica Villa a déploré « c’est vraiment dommage ! Le tour que l’on offrait était merveilleux : on racontait l’histoire de Rome à travers celle de ses ponts ».

C’est également dommageable pour l’environnement, quand on sait la multiplication grandissante des fleuves et rivières pollués dans le monde. Cet exemple montre, une nouvelle fois, que les institutions délaissent peu à peu la prise en charge de l’environnement, sous prétexte d’une loi qui date de plus d’un siècle, sans prendre en compte l’état des eaux qui s’est fortement dégradé ces vingt dernières années.

Niger : le fleuve pollué par l’industrie textile

arawanexpress.com, , « l’info en continu sur le Mali & le Monde », média de référence, aviat mis en « Une » avec comme information selon laquelle « la pollution humaine menace le fleuve Niger », notamment en raison de teinturières situées aux alentours, qui déverseraient leurs déchets dans le fleuve. Dans l’article, il était entres autres avancé que « des kilomètres de tissus teints à l’indigo avec des substances chimiques toxiques sont lavés tous les jours dans le fleuve ».

Amérique Latine : la recherche moléculaire et le projet « mercury »

En Amérique latine, la pollution au mercure empoisonne de nombreux fleuves. Ec.europa.eu informe que le projet Mercury, rassemblant des chercheurs argentins, brésiliens, péruviens, britanniques, suédois et espagnols « s’attaquent à ce problème » par la chimie par le biais de molécules.

Nos fleuves, rivières et océans seraient-ils devenus des poubelles ? L’Homme ne sait-il plus gérer ses déchets ? On le sait : l’Homme en est arrivé à saturer l’espace utilisé pour le gestion des déchets et se sert aujourd’hui des eaux comme déchetterie ; pendant ce temps, la nature disparaît de plus en plus et les animaux en voie de disparition paient les conséquences de l’Homme. Face à ces constats, il serait enfin temps pour l’Humanité de prendre conscience des préjudices qu’elle cause à notre planète. Et une comme la notre, il n’y en a pas deux dans notre galaxie ! Il sera donc temps d’accélérer le processus de transition énergétique, même si certains pays sont plus ou moins avancés.

Si les questions de la gestion des déchets chimiques et de la pollution aux métaux restent complexes, il ne semble pas compliqué d’ouvrir davantage de stations d’épurations pour régler la question des déchets ménagers. Cela ferait autant de déchets domestiques en moins dans les fleuves, à condition que l’Homme lui-même ne jette pas ses déchets n’importe où. L’éducation a aussi un grand rôle à jouer dans cette problématique : il faut que les populations soient conscientes des enjeux graves que représentent la pollution fluviale.