Animaux en voie d’extinction : le constat alarmant avec l’exemple du rhinocéros de Mozambique

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Les animaux demeurent de grandes victimes du commerce international. Il a quelques années de ça, le massacre des derniers rhinocéros de Mozambique a marqué l’extinction de l’espèce dans le pays. Situation inquiétante, qui d’autant plus, révèle une nouvelle forme de corruption : celle des braconniers « ne reculant désormais plus devant rien », allant jusqu’à chercher la complicité des gardes-chasses. Notre blog écologie a enquêté.

Les 15 derniers rhinocéros de Mozambique ont été abattus par leurs propres gardes

En 2013, les 15 derniers rhinocéros du parc national du Limpopo avaient été tués par des braconniers, lesquels ont bénéficié d’aide des gardes-chasses en charge de la protection de ces animaux. Lors de la création du parc, en 2002, on dénombrait pas moins de 300 espèces de rhinocéros… C’est un triste exemple, parmi tant d’autres.

Le parc du Limpopo s’étend sur trois pays englobant en outre le parc national de Kruger d’Afrique du Sud mais aussi le parc national de Gonarezhou du Zimbabwe, pour une superficie de plus de 35 000 km². Malgré la grandeur du parc propice au braconnage, « aucune alliance contre ce phénomène n’avait été formée entre ces pays ».

Kelvin Alie, directeur du programme criminalité faunique d’IFAW, le fond international pour la protection des animaux, a communiqué sur « cette situation insoutenable » et a déclaré notamment que « les gardes-chasse ont désormais rejoint les lignes ennemies dans la lutte pour la protection des rhinocéros contre le braconnage de leurs cornes ».

Le responsable du parc du Limpopo avait quant à lui assuré que les 30 gardes impliqués dans ce braconnage seront très rapidement traduits en justice et comparaîtront pour complicité dans ce massacre.

Et la situation n’est malheureusement pas un cas isolé, des cas similaires s’étaient déjà produits en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Le fait est que les cornes de rhinocéros comme les défenses d’éléphants atteignent des prix extrêmement élevés en Asie de l’Est.

Une lutte généralisée contre le braconnage

Concernant les solutions préconisées pour lutter contre le braconnage, Jason Bell a notamment félicité les efforts de l’Afrique du Sud en la matière, laquelle « envoie l’armée en soutien des gardes-chasses ». Selon lui, le Mozambique « doit faire preuve de la même volonté », le problème étant d’ordre planétaire.

Il appelle donc les gouvernements, principalement ceux de la Chine, du Vietnam, et de l’Indonésie,  à réagir « impérativement afin de réduire la demande de cornes ou défenses sur leur sol », sans quoi « le nombre d’animaux tués continuera à
augmenter ».

L’IFAW a, par ailleurs, décidé de s’associer à Interpol, l’Organisation internationale de police criminelle, expliquant qu’ « une coopération transfrontalière et des opérations de répression s’appuyant sur les renseignements de terrain constituent le seul moyen de mettre un terme au braconnage et au trafic d’espèces sauvages ».

Car, effectivement, en 4 mois, il s’agit de pas moins de 180 rhinocéros tués sur les 249 vivants dans le parc Kruger. En 2013, par exemple, on dénombrait à 668 rhinocéros morts en Afrique du Sud dû au braconnage.

Trois scientifiques lancent l’idée de réglementer le commerce de la corne

Pour empêcher l’extinction programmée des rhinocéros, les trois scientifiques, Duan Biggs du Centre of Excellence for Environmental Decisions et de l’Université de Queensland en Australie, Hugh Possingham, professeur de Biologie à la même Université et Frank Courchamp, directeur de recherche au CNRS, ont constaté que « l’interdiction du commerce de la corne du rhinocéros a échoué et, pire, a encouragé la chasse illégale ». Ils ont donc expliqué début mars que « le temps est venu d’une réglementation très serrée du commerce de sa corne » ajoutant qu’ « en tant qu’environnementalistes engagés nous n’aimons pas l’idée d’un commerce légal, mais nous voyons bien qu’il faut faire quelque chose de radicalement différent pour préserver les rhinocéros en Afrique ».

Ils précisent que « le braconnage en Afrique du Sud a en moyenne plus que doublé chaque année depuis cinq ans, alors que le prix de détail de la corne de rhinocéros s’est envolé, passant d’environ 4.700 dollars le kilo en 1993 à 65.000 dollars en 2012, soit plus que l’or ».

Très alarmant. Sachant que cette envolée des prix est due essentiellement à « la demande croissante de riches consommateurs asiatiques pour fabriquer des médicaments traditionnels » et toute tentative consistant à convaincre les consommateurs d’abandonner cette pratique s’est soldée malheureusement par un échec.

Les scientifiques ont donc proposé plusieurs alternatives pour répondre à « la demande mondiale concernant la corne de rhinocéros » comme celle de « retirer la corne de l’animal vivant sans aucun traumatisme », en outre « ces cornes pourraient aussi être prélevées sur des animaux morts de cause naturelle », ou « la création d’une centrale d’achat pour superviser mondialement la récolte et la vente des cornes ».

Ressusciter les animaux disparus notamment par le clonage

C’est l’idée émise, début mars, par certains scientifiques pour pallier à l’extinction des espèces, ce qu’ils nomment « la dé-extinction ». On évalue à 26 le nombre d’espèces pouvant être ressuscitées, avec entre autres le mammouth et le tigre à dents de sabre. Selon reponseatout.com, des chercheurs australiens tentent déjà de ranimer « une grenouille disparue depuis 1993 ».

Selon republicain-lorrain.fr, le dé-extinction a déjà réussie avec le clonage en 2009 d’un bouquetin des Pyrénées à partir « de cellules provenant du dernier représentant de l’espèce, mort en 2000 ». Un succès jugé mitigé dans la mesure où « le bébé, porté par une chèvre domestique, est mort très vite en raison d’une malformation des poumons ».

Les biologistes se disent, tout de moins, confiants et espèrent pouvoir enfin réussir à « insérer des bouts d’ADN caractéristiques d’un animal disparu dans le génome d’une espèce très proche ».

La dé-extinction a d’ailleurs fait l’objet d’une conférence le 15 mars dernier, à Washington, par les membres du groupe « Revive and Restore » qui travaillent en collaboration avec des scientifiques du monde entier.

Certains scientifiques voient en cette future découverte, « un moyen de conserver la biodiversité » mais quand est-il de la réduction et le morcellement constant de leur espace vital, lequel a disparu pour nombre d’entre eux ? Et face au braconnage et à la déforestation, entre autres responsables de l’extinction de ces espèces, n’est-ce-pas « remuer le couteau dans la plaie » que d’essayer de faire revivre ces animaux ?

Petit tour d’horizon des autres animaux actuellement en danger

Plusieurs organisations spécialisées ont rapporté que les éléphants d’Afrique font face à « la plus grave crise de conservation » depuis l’interdiction du commerce international de l’ivoire en 1989.

Le journal Le Figaro avait quant à lui dédié un article à la menace de disparition des éléphants du Mozambique, dû au braconnage pour le commerce de l’ivoire. Il explique notamment que « les éléphants du Mozambique pourraient disparaître dans les dix prochaines années » si « aucune mesure n’est prise contre le braconnage », selon l’ONG Wildlife Conservation Society.

Les lions d’Afrique, eux, pourraient disparaître d’ici dix à vingt ans, si rien n’est entrepris pour leur protection. Enfin, de nombreux articles ont relayé récemment l’information selon laquelle le guépard, animal terrestre le plus rapide du monde, est aujourd’hui menacé d’extinction, sa disparition étant prévue pour 2030.

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