La liste noire des centrales nucléaires à fermer en priorité selon Greenpeace

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Notre blog sur l’écologie couvre largement les questions liées à la transition énergétique et au changement climatique. Aujourd’hui, remettons au goût du jour un rapport de 2013 de Greenpeace listant, selon eux, les centrales nucléaires française à fermer en priorité. L’organisation cherche à toujours plus sensibiliser la population sur les risques que représentent les centrales nucléaires, et notamment en appelant à la fermeture de quatre centrales. Selon Greenpeace, voici la liste des centrales nucléaires française à fermer en priorité :

  • Blayais,
  • Bugey,
  • Gravelines,
  • Tricastin.

Dans une opération spéculaire, comme l’organisation en est coutume, les noms de ces centrales avaient étaient projetés en même temps sur une piscine proche de Fessenheim, centrale qui a d’ailleurs fermé le 22 février 2020.

« 50% de nucléaire : 5 centrales nucléaires à fermer en priorité » : pourquoi ce rapport ?

Greenpeace part de plusieurs constats.

  • Tout d’abord, elle reprend l’objectif annoncé par le candidat Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012 : diminuer la part du nucléaire de 75 à 50% d’ici 2025. Or selon Greenpeace, il n’y a clairement pas d’adéquation entre cet objectif et les mesures proposées par le gouvernement Hollande qui prévoit actuellement le lancement de l’EPR de Flamanville, la fermeture de la centrale nucléaire Fessenheim, et un grand débat sur l’énergie devant déboucher sur une loi de programmation énergétique et. Pour l’organisation écologiste, il faudrait en fait fermer vingt réacteurs pour effectivement diminuer la part du nucléaire de 75 à 50%.
  • Ensuite, Greenpeace souhaite tirer une leçon du drame de Fukushima. Comme l’a exprimé l’ancien président de l’ASN, « il faut imaginer l’inimaginable » en matière de catastrophe nucléaire. Or aujourd’hui l’on en est encore à une logique probabiliste, en faisant donc fi des risques à faible probabilité. Pour Greenpeace, ce n’est plus tenable, il faut passer à une logique déterministe pour s’assurer que le drame de Fukushima ne se reproduira pas.

Comment Greenpeace sélectionne les centrales nucléaires qu’elle considère comme prioritaire à fermer ?

« Il faut imaginer l’inimaginable », c’est bien ce que s’efforce de faire Greenpeace dans ce rapport. L’organisation s’est en effet donnée pour objectif d’analyser la situation des différentes centrales nucléaires françaises, et d’imaginer les conséquences que pourraient avoir des accidents divers et variés.

Le rapport sélectionne alors trois critères qui permettent de déterminer une « liste noire » des centrales qui seraient en fait aussi dangereuses que celle de Fessenheim et qui mériteraient donc au même titre, d’être fermées :

  • le niveau de sûreté des centrales (leur âge, leur puissance, la nature du combustible ou encore le type de radier) ;
  • les risques d’agressions externes naturelles ou non naturelles (un incendie, un séisme, ou bien un crash aérien) ;
  • les conséquences d’un accident (en fonction des activités proches, de la proximité d’une grande métropole, de la densité de la population).

Prenons un exemple avec la centrale nucléaire de Blayais.

  • Pour cette centrale comme pour les trois autres visées par Greenpeace, on trouve dans le rapport une fiche récapitulative de la centrale donnant notamment des informations sur son emplacement, ses réacteurs, son âge.
  • Le rapport répertorie alors les éléments propres à la centrale qui peuvent impacter sur les critères choisis. Puis en fonction de cela, le rapport va plus en détails, dessinant en quelque sorte des scénarios traduisant la dangerosité de la centrale.
  • Par exemple, on constate que la centrale de Blayais, compte tenu de sa situation géographique, est facilement inondable. Dès lors, le rapport dresse un scénario d’inondation et montre ainsi que les risques pour la centrale liés à cette agression naturelle sont :
  1. un isolement de la centrale ;
  2. la rupture d’une digue ;
  3. le sous-dimensionnement des digues ;
  4. une inondation centra via le canal de rejet des eaux de refroidissement.
  • Si les risques de tout accident – naturel ou non – pour la centrale se produisent, les conséquences toucheraient toute la région :
  1. concentration de la population ;
  2. contaminations ;
  3. impacts socio-économiques : la centrale de Blayais est située dans une région où les exploitations agricoles sont nombreuses, et en particulier les exploitations viticoles, toutes seraient alors directement touchées par une catastrophe par exemple naturelle dont l’impact sur la centrale ne ferait qu’amplifier les conséquences sur toute la région.

Par ce rapport donc, Greenpeace parvient à « imaginer l’inimaginable » et à tirer la sonnette d’alarme : il ne suffit plus d’imaginer, il faut agir, en fermant ces centrales qui sont, comme tend à le montrer ce rapport, aussi dangereuses que Fessenheim, selon Greenpeace.

La transition énergétique au cœur du débat de la campagne présidentielle 2022

Ce rapport de Greenpeace, bien que daté de plusieurs années maintenant, s’immisce dans la campagne présidentielle et relance le débat autour du nucléaire en France. On le sait, ce débat déchaine les passions. Plusieurs candidats se sont positionnés contre le nucléaire : Jean-luc Mélenchon, par exemple, propose un plan de sortie du nucléaire et un scénario 100% renouvelable, notamment via le développement des éoliennes.

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