Vous pensiez que les plantes fluorescentes n’existaient que sur la planète Pandora, dans le film Avatar de James Cameron ? Eh bien, détrompez-vous : Après les moutons phosphorescents, les arbres phosphorescents… quand la fiction rattrape la réalité ! Cet article vous est proposé par votre blog écologie : ressources-et-environnement.com.
Pourtant l’idée n’est pas nouvelle : déjà en décembre 2010, une équipe de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, avait réussi à mettre au point un procédé permettant de transférer des informations de type bioluminescence – la production et l’émission de lumière par un organisme vivant – à d’autres espèces, en vue de créer ultérieurement des arbres phosphorescents. L’équipe avait alors estimé qu’un arbre biolumineux n’aurait besoin que de 0,02% de l’énergie qu’il absorbe pour produire une lumière suffisante pour éclaire une rue. Le projet avait remporté le premier prix de la compétition IGEM 2010, récompensant les meilleures innovations en génie génétique.
De même, dans les années 1980, un plant de tabac modifié avait été créé dans une université californienne.
Mais cette méthode, s’inspirant de la bioluminescence aquatique, bien que pratiquée depuis longtemps, n’a apporté à ce jour que trop peu de résultats.
Cette possible avancée revient sur le devant de la scène avec l’idée de jeunes scientifiques du laboratoire californien, Glowing Plant Project, de produire des arbres fluorescents capables de nous éclairer la nuit, ce qui permettrait à l’homme d’économiser une grande quantité d’énergie.
Les trois scientifiques, Omri Amirav-Drory, Kyle Taylor et Anthony Evans, sont persuadés que leurs recherches peuvent aboutir et ceci dans un avenir proche.
Ils sont partis du constat selon lequel il existe dans la nature des êtres vivants naturellement phosphorescents, l’idée est alors de les utiliser afin d’illuminer les rues sans que cela ne rejette du dioxyde de carbone, sans consommer d’énormes quantités d’énergie et tout en bénéficiant de l’autonomie des plantes.
Avant la plante phosphorescente, le mouton phosphorescent
Le 24 avril 2012, face au succès des moutons phosphorescents, les chercheurs uruguayens avaient expliqué avoir injecté du gène de méduse dans celui du mouton pour obtenir leur fluorescence. Pour ce qui est de la fluorescence des plantes ou arbres, les chercheurs californiens ont affirmé pouvoir créer des plantes grâce au gène de la luciole.
Ils ont déjà réussi à isoler ce gène et ont réussi à l’insérer dans l’ADN d’un plant de moutarde. Ils espèrent à terme modifier des graines afin qu’elles puissent germer et donner à naissance à des plants phosphorescents.
Pour financer leur projet, ils ont à l’époque fait un appel aux dons sur la plateforme crowdfunding et avaient réussi à collecter près de 400.000 dollars. Les donateurs, ayant contribué à partir de 40 dollars, ont été évidemment les premiers à recevoir une plante phosphorescente et ont pu recevoir des informations sur l’avancée de ces recherches.
Que penser du point de vue écologique ?
Au vu de ces recherches, doit-on se féliciter de l’avancée écologique que cela représenterait si de telles recherches aboutissaient ? Au regard de ces recherches, nous pouvons certes nous montrer plus optimiste des fins révélées par les chercheurs, comparées à celles exprimées par l’Institut de reproduction animale d’Uruguay et l’Institut Pasteur de Montevideo, avec les moutons phosphorescents, lesquels avaient déclaré, suite à leur succès, pouvoir travailler dorénavant avec un autre gène dans le but de soigner postérieurement la maladie du diabète.
Car il est bon de souligner que les énergies fossiles seront tôt ou tard épuisées, alors pourquoi ne pas contourner ce problème en modifiant ce que l’on a à notre disposition, à savoir la nature ?
Néanmoins, il demeure louable de rester sceptique quand il est question de modifier génétiquement la nature car même si les arbres lumineux phosphorescents peuvent être utiles, quel sera l’impact sur l’arbre, l’environnement et les animaux qui y vivent ? Doit-on avoir peur de cette innovation ? Ces OGM seront, certes pas dans nos assiettes, mais tout de même, cela laisse dubitatif.
Il n’est donc pas impossible que l’on voit apparaître dans quelques années les premiers arbres phosphorescents. Même si, en attendant, la meilleure alternative semble être l’éclairage autonome solaire. Ainsi, alimenter l’éclairage public avec l’énergie solaire permettrait de diminuer drastiquement la consommation énergétique des villes, répondant ainsi aux même besoins que de potentiels arbres bioluminescents.
L’arbre fluorescent a t-il sa place dans la ville du futur ou la smart city ?
L’enjeu des villes de demain est surtout énergétique. La ville du futur devra faire face à une demande énergétique croissante en parallèle d’une raréfaction des énergies fossiles. Et quand on voit que l’éclairage urbain représente près de 48% de la consommation d’électricité d’une collectivité, on comprend aisément que la question de l’éclairage public est au cœur de la transition énergétique !
Et si les arbres fluorescents pouvaient être la solution ? En effet, ils répondraient à deux problématiques urbaines majeur : la végétalisation (avec la captage de C02 par les arbres), et la sobriété énergétique. Car ils pourraient à eux seuls représenter une économie d’énergie colossale s’ils venaient à remplacer tout en partie l’éclairage public !
Pour l’instant, aucune expérimentation n’a été testée à grande échelle. Mais avec l’avancée de la recherche, cette solution pour le moins originale et digne d’un film de science fiction pourrait devenir une réalité dans les années à venir.
Une chose est sûr : les arbres, fluorescents ou non, auraient une place centrale dans les villes de demain. La ville de Mulhouse, par exemple, fait pousser une forêt urbaine de 25000 arbres en bordure d’autoroute !
Où en est l’idée des plantes phosphorescentes ?
Antony Evans, le leader de l’équipe, était convaincu que leur découverte allait révolutionner l’avenir : « Glowing Plants, c’est un symbole du futur, un symbole du développement durable, un symbole pour aider les autres à créer de nouveaux organismes vivants ». Pourtant, depuis, c’est silence radio : aucunes nouvelles du crowdfunging lancé il y a déjà 11 ans.
Mais ce concept n’est pas mort : en 2020, c’est une jeune entrepreneuse française, Sophie Hombert, qui a relancé le concept en remportant le prix de la Seine-et-Marne Eco-attitude avec ses plantes fluorescente. Affaire à suivre !